Il y a Marina et Marina

Les prévisions météo étaient défaitistes ! Oui, nous avons bien eu 4 jours de calme plat, mais le 5° nous a procuré bon vent portant, et c’est ensuite un coup de vent qui s’est présenté.
Alors, le passage au large des Pays-Bas s’est fait beaucoup plus facilement qu’en 2009 et 2018. Le prix à payer : nous n’avons pas vu grand’chose du pays cette année, il faut choisir !

Samedi 10 juillet 2021

Nos deux premières navigations nous ont mené au moteur à Ijmuiden / Marina Sea Port et à Scheveningen le lendemain. Les conditions étaient semblables : pas de vent, mer d’huile, courant portant, soleil et vague brume : inintéressant, mais efficace et peu fatigant… Heureusement, nous avons croisé quelques phoques et marsouins.
Nous avions déjà fait escale à Ijmuiden, une fois sous la pluie, une fois dans le brouillard. Cette fois ci, il faisait beau, mais nous avons plus ressenti l’isolement de la marina / cette station balnéaire éloignée du port de pêche, du centre-ville… Nous n’avons jamais trouvé LE vélo que la marina pouvait mettre à notre disposition, et le bus ne s’est pas arrêté. La plage est immense, de même que la zone industrielle, le port de pêche, la zone de bunkers de la 2° guerre mondiale… Nous avons donc marché, le long d’une route de campagne émaillée de bâtiments industriels et commerciaux visiblement en fonctionnement, mais dans une atmosphère de négligence et de tristesse. La rouille y est même volontairement cultivée : œuvres d’art, poubelles… Un point réconfortant : une superbe poissonnerie près du port de pêche dans laquelle il nous a été très difficile de faire un choix tant les plats préparés nous ont fait saliver.

Dimanche 12 juillet 2021

Nous nous étions aussi arrêtés à Scheveningen en 2018, et en avions gardé un excellent souvenir. Et nous avons été très déçus : la capitainerie dirigeait ses actions vers un seul objectif : entasser environ 50 bateaux de passage dans un espace pouvant en accueillir confortablement 20, et… encaisser le prix des nuits ! Nous nous sommes retrouvés n°2 sur une ligne de 7 bateaux amarrés à couple entre deux pontons. Qu’importe que nous y restions 2 nuits, quand vers 8h00 un bateau a voulu partir, ce sont les 50 bateaux qui ont dû bouger. Pour pouvoir partir tôt le matin suivant sans réveiller tout le port, il nous a fallu changer 3 fois de place, et réveiller les 2 équipages qui étaient tout de même amarrés sur nous !
La notion de service était totalement absente : sanitaires non aérés, chauds et moites, sortie des piétons par une sortie unique permettant à la capitainerie de percevoir à coup sûr la dîme des plaisanciers, mais tournant le dos au centre-ville, aux magasins d’alimentation et de pièces de rechange, aux restaurants… Mais nous avons aussi trouvé un point réconfortant : un super shipchandler qui nous a vendu les 5 litres d’huile pour faire la vidange de notre moteur diésel, l’outil adapté pour desserrer le filtre d’eau de mer et 2 flacons d’un liquide magique qui permet de colmater les joints laissant l’eau de pluie s’infiltrer (Captain Tolley’s creeping crack cure). Nous cherchions ce dernier produit depuis un mois ou deux, mais il provient du Royaume-Uni, et était en rupture de stock dans nos escales précédentes cause Brexit…

Mardi 13 juillet 2021

Bref, sur ces dernières expériences, nous n’étions pas fâchés de nous rapprocher de la France. Et les conditions météo y étaient favorables : le vent favorable nous a permis de rejoindre la Belgique avec un navigation de 70 nautiques. Un peu de courant défavorable en début de matinée, de temps gris et « brouillasseux », mais ça s’est arrangé. Le passage au large du port de Rotterdam a été intense, mais nous nous y attendions. « De nous-même », nous avons laissé la priorité à Georgio, un tanker de 333 m de long et les autorités portuaires de la Maas (Meuse) nous ont dirigés ensuite pour laisser passer Fjordstraum , un petit tanker de 100 mètres. Le vent est ensuite monté, comme prévu, la mer s’est agitée et est devenue incohérente, mais nous n’avons quasi pas été malades ! Avec le courant favorable, les miles nautiques ont défilés, nous avons même fait une pointe sur l’eau à 9,4 nœuds (avant de prendre un ris !).
L’entrée à Zeebrugge a été rock & roll ! Bien sûr, les cargos étaient partout, et il était nécessaire de les suivre à l’AIS pour adapter notre route. Sauf qu’il y avait tant de plots AIS, que notre logiciel principal de navigation n’a pas suivi et a planté à plusieurs reprises. Et les cartes marines ont choisi ce moment pour se positionner à des endroit s différents selon l’échelle choisie (si, si, les cartes marines ont un pouvoir de décision qui leur est propre). A quelques encâblures de l’entrée du port, nous avons descendu la grand’ voile et fait un 360 ° pour laisser passer Lady Clara, cargo, dans une mer démontée. Notre guide nautique nous l’avait bien dit : la mer est souvent mauvaise à l’entrée du port, le courant peut y monter à 4 nœuds, les vagues rebondissent sur les énormes jetées : OK, on a bien vu ! Apparemment, les coefficients de marée importants n’arrangent rien. « Port control » nous a demandé de nous ranger bien à starboard pour laisser sortir un cargo : nous nous sommes exécutés, et la mer a fini par se calmer dans l’avant-port, mais pas tout de suite ! Il nous suffisait ensuite de trouver le cheminement qui évitait ports de commerce et de pêche pour nous pelotonner dans la marina BZYC (Bruge Zeil and Yachtclub). Très récente, super confortable, protégée, avec un maître de port présent et accueillant, et plutôt moins chère !
Et même si l’environnement n’est pas extrêmement sexy, nous nous y sentons bien et y attendrons volontiers le passage du coup de vent qui doit durer au moins jusqu’à vendredi matin. Il y a d’ailleurs Bruges à visiter tout près et nous avons de quoi nous occuper : entretien du moteur, et séchage ( ????) du PC de Danièle dont le clavier a été inondé par un verre d’apéro, et refuse de re-démarrer… D’où l’absence de photos pour illustrer ce blog…

Nota : toutes les puces vertes sont des tankers ou des cargos ! Capture d’écran de notre système de navigation (W4D) qui illustre bien la difficulté de navigation en Mer du Nord. Ici, le passage de Rotterdam avec les tankers en stationnement en pleine mer et qui attendent pour entrer, et un nid de cargos dans le port. Au milieu en rouge, c’est un RM 1050 en quête de solitude !!!
Un environnement pas très « sexy »
Bruges à 15 minutes en train de Zeebrugge est une ville attractive et animée.

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